À Lima, changeons le système, pas le climat !
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Déclaration préliminaire du Sommet des Peuples qui se tiendra pendant la COP20 à Lima au Pérou.

(L’original en espagnol est plus bas.)


À Lima, changeons le système, pas le climat !

Nous, les mouvements et organisations sociales d’ouvriers, d’agriculteurs, d’autochtones, de femmes, d’écologistes, réunis à Lima au Pérou les 12 et 13 août et appelés par la Confédération des Syndicats des Amériques (CSA), soutenons l’organisation du Sommet des Peuples, qui aura lieu au même temps que la COP 20 des Nations Unies, du 9 au 12 décembre 2014 et nous nous engageons à travailler ensemble et à nous mobiliser durant ce processus. À cet égard, nous appelons en particulier à participer à la mobilisation organisée par le Sommet des Peuples le 10 décembre à Lima.

La crise climatique qui affecte la planète est une conséquence directe du système capitaliste, de son modèle de production et de consommation extractiviste et prédateur des biens de la nature. Ce système avantage les intérêts des grandes corporations transnationales et piétine les droits des peuples du monde entier. Le changement climatique est une preuve cinglante de l’épuisement de ce système. Pourtant, en réponse à la crise structurelle qui le frappe, le capital n’a cesse que de chercher de nouvelles issues qui lui permettront de poursuivre son dessein : assurer une toujours plus grande concentration de la richesse et du pouvoir, et garantir le lucre à la classe dominante et aux multinationales.

Comme conséquence de cette stratégie du capital, les processus de privatisation se sont accentués ces dernières années, la marchandisation et la financiarisation de la nature, exprimés dans les principes de l’économie verte, qui nous propose de fausses solutions face à la crise climatique. Quelques-unes de ces fausses solutions : les Mécanismes de Développement Propre, les projets de Réduction des émissions dues à la déforestation et aux dégradations des forêts (REDD — Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation), les Organismes génétiquement modifiés (OGM), les agrocombustibles, la géo-ingénierie, les méga-projets hydroélectriques, les centrales nucléaires, la fracturation hydraulique (fracking), l’agriculture intelligente face au climat (Climate-Smart Agriculture), entre autres.

Nous considérons aussi que le modèle de domination et d’oppression qui soutient la dette a des répercussions sur la vie et sur les droits à bien vivre de nos populations. La rétribution des services de la dette externe et interne continue de détourner les ressources, déjà très limitées, destinées à être investies dans le social, alors que ces ressources pourraient être utilisées pour faire face aux conséquences du changement climatique sur la vie de nos pays. Sous la pression des dettes, le modèle néolibéral privatiseur et extractiviste, qui est la phase moderne du capitalisme, persiste et se renforce, avec en outre un impact important sur les régimes politiques et juridiques.

De plus, les grandes entreprises transnationales ont développé un tissu enchevêtré d’accords qui leur permet de garantir leurs privilèges et bénéfices, en même qu’elles violent les droits humains et ceux de la nature, et rendent impossible la durabilité de la vie. Nous rejetons cette impunité impulsée par les grandes entreprises et les organismes multilatéraux, cela avec la complicité de nombreux gouvernements, exprimée dans : les traités de libre échange, les Traités bilatéraux d’investissements (TBI), l’Accord de partenariat transpacifique (TPP — Trans-Pacific Partnership Agreement), l’Accord général sur le commerce des services (AGCS — GATS : General Agreement on Trade in Services), TiSA (Trade in Services Agreement) ou TAFTA (Transatlantic Free Trade Area — PTCI : Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement), et tous ceux qui attentent à la souveraineté et à l’autodétermination des peuples. Nous dénonçons et nous exigeons que cessent la persécution et les assassinats des activistes sociaux, commandités par des firmes en Amérique Latine et dans d’autres parties du monde. Nous demandons aussi que cesse la criminalisation des luttes sociales et la répression menée par de nombreux gouvernements.

Nous rejetons et nous résistons face aux fausses solutions et proposons des alternatives pour le Buen-Vivir, pour la durabilité de la vie et pour défendre les biens communs et la Terre-Mère. En ce sens, nous revendiquons les façons de vivre des populations autochtones et des paysans. Leur vision du monde, en totale harmonie avec la nature, font partie intégrante des solutions à la crise climatique. Le changement climatique se manifeste en Amérique Latine par des événements climatiques extrêmes, des coulées de boue et glissements de terrain, la fonte des glaciers, des inondations, des sécheresses, entre autres. Au Pérou, où se tiendra le Sommet des Peuples, autant que dans d’autres parties de notre région et du monde, la survie des peuples autochtones et des paysans est gravement menacée.

Nous, les organisations et mouvements sociaux, apportons les véritables solutions à la crise climatique, fondées sur des principes de justice environnementale et sociale, et particulièrement de justice climatique. Nous favorisons la libre détermination territoriale et l’auto-gouvernement, la souveraineté alimentaire, un changement global de système énergétique qui nous amène à abandonner les énergies fossiles en faisant place à la souveraineté énergétique (énergies renouvelables décentralisées et gérées par les communautés). Nous promouvons aussi l’économie solidaire et féministe. Nous luttons pour l’égalité entre les hommes et les femmes.

En même temps, la défense des biens communs suppose que soit garanti un ensemble de droits humains et de droits de la Nature. Le changement de système doit se faire via une transition juste, co-construite avec les travailleurs et les travailleuses, et avec les peuples. La transition juste présuppose un élargissement du concept de travail, la reconnaissance du travail des femmes et un équilibre entre la production et la reproduction, afin que cette dernière ne revienne pas uniquement aux femmes.

Cette transition passe également par la liberté d’organisation et le droit à une convention collective, et aussi par la création d’un réseau étendu de sécurité et de protection sociale, entendus comme des droits humains. Cette transition passe aussi par des politiques publiques qui garantissent un travail décent.

En ce qui concerne les négociations des Nations Unies sur le Changement Climatique, nous demandons un accord juridiquement contraignant, démocratique et participatif, reposant sur les principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées. Il devra limiter le réchauffement de la température moyenne du globe à +1,5°C au maximum. Nous appelons les peuples à se mobiliser pour soutenir ces demandes.

Nous continuons sur la voie signalée par l’Accord des Peuples de Cochabamba (avril 2010), la Déclaration du Sommet des Peuples de Rio+20 (juin 2012) et la déclaration de la pré-COP sociale de l’Île Marguerite (juillet 2014). Nous appelons les organisations et les mouvements sociaux du monde entier à s’organiser et à réunir leurs efforts pour poursuivre cet effort de construction commune et unitaire, dont le cœur sera le Sommet des Peuples à Lima, comme moment clé de mobilisation en 2014.

Nous pensons que certaines instances sont fondamentales pour renforcer notre coordination : la réunion internationale des organisations de la société civile sur la COP21 qui se tient ce mois-ci à Paris ; les mobilisations à New York en parallèle du Sommet des chefs d’État sur le Climat, et la Conférence Mondiale de l’ONU sur les Peuples Autochtones en septembre ; les journées mondiales du travail décent tenues par les organisations syndicales en octobre ; et la pré-COP sociale sur le changement climatique de l’Île Marguerite en novembre - entre autres moments de convergence et de mobilisation.

Nous, organisations, mouvements sociaux et réseaux internationux, réaffirmons notre engagement à soutenir l’organisation du Sommet des Peuples ; nous avons formé un groupe de soutien international auquel s’ajouteront d’autres groupes internationaux ainsi que des sections régionales et nationales.

Lima, le 13 août 2014.

Premiers signataires :

  • Confederación Sindical de los Trabajadores y Trabajadoras de las Américas (CSA).
  • Marcha Mundial de las Mujeres.
  • Amigos de la Tierra América Latina y el Caribe (ATALC).
  • La Vía Campesina.
  • Jubileo Sur/Américas.
  • Grupo Carta de Belém.
  • Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo (CLOC).
  • Transnational Institute (TNI).

¡En Lima cambiemos el sistema y no el clima!

Los movimientos y organizaciones sociales, de trabajadores, campesinos, indígenas, mujeres, ecologistas, reunidos en Lima, Perú, los días 12 y 13 de agosto, convocados por la Confederación de Sindicatos de las Américas (CSA), respaldamos la organización de la Cumbre de los Pueblos paralela a la COP 20 de Naciones Unidas, del 9 al 12 de diciembre de 2014, y nos comprometemos a trabajar conjuntamente y movilizarnos en este proceso. En este sentido, llamamos especialmente a participar de la movilización que la Cumbre de los Pueblos realizará el 10 de diciembre en Lima.

La crisis climática que afecta al planeta es consecuencia del sistema capitalista, con su modelo de producción y consumo extractivista, depredador de los bienes naturales. Este sistema favorece los intereses de las grandes corporaciones transnacionales y atropella los derechos de los pueblos del mundo. La crisis climática demuestra entonces el agotamiento de este sistema. Sin embargo, frente a su crisis estructural el capital busca nuevas salidas que le permitan continuidad, para tener una mayor concentración de la riqueza y el poder, y garantizar el lucro para las corporaciones y clases dominantes.

Como expresión de esta estrategia del capital, en los últimos años se han agudizado los procesos de privatización, mercantilización y financiarización de la naturaleza, expresados en los principios de la economía verde, que nos presenta las falsas soluciones a la crisis climática. Algunas de esas falsas soluciones son: Mecanismos de Desarrollo Limpio (MDL), proyectos de Reducción de Emisiones por Deforestación y Degradación de los bosques (REDD), transgénicos, agrocombustibles, geoingeniería, megaproyectos hidroeléctricos, centrales nucleares, fractura hidráulica ("fracking”), agricultura climáticamente inteligente, entre otras.

Consideramos también que el modelo de dominación y opresión que sustenta la deuda, sigue calando en la vida y derecho al buen vivir de nuestros pueblos. El pago de los servicios de la deuda externa e interna continúa desviando los ya de por si limitados recursos existentes para la inversión social, que podrían utilizarse para hacer frente a las consecuencias que el cambio climático tiene en la vida de nuestros países. Bajo la presión de las deudas, persiste y se profundiza el modelo neoliberal privatizador y extractivista, de modernización capitalista, con fuerte impacto además en los regímenes políticos y jurídicos.

Además, las corporaciones transnacionales han desarrollado un entramado de acuerdos que les permiten garantizar sus privilegios y ganancias, al tiempo que violan los derechos humanos y de la Naturaleza, y tornan imposible la sustentabilidad de la vida. Rechazamos la arquitectura de la impunidad impulsada por las grandes empresas y organismos multilaterales, en complicidad con muchos gobiernos, expresada en Tratados de Libre Comercio (TLC), Tratados Bilaterales de Inversiones (TBI), el Acuerdo Transpacífico (TPP), el Acuerdo sobre el Comercio de Servicios (TISA), y todos aquellos que atentan contra la soberanía y autodeterminación de los pueblos. Denunciamos y exigimos poner fin a los procesos de persecución e inclusive asesinatos de luchadores sociales ordenados por corporaciones en América Latina y diversas partes del mundo, más la represión y criminalización de la protesta social de parte de numerosos gobiernos.

Rechazamos y resistimos las falsas soluciones y proponemos alternativas para el Buen Vivir, la sustentabilidad de la vida y en defensa de los bienes comunes y la Madre Tierra. En este sentido, reivindicamos las formas de vida de los pueblos indígenas, originarios y campesinos, y su cosmovisión en absoluta armonía con la naturaleza, como parte de la solución a la crisis climática, que en América Latina se manifiesta a través de eventos extremos, deslaves, deshielos, inundaciones, sequías, entre otras formas. En Perú, donde se hará la Cumbre de los Pueblos, al igual que en muchas otras partes de nuestra región y el mundo, la sobrevivencia de los pueblos indígenas, originarios y campesinos está gravemente amenazada.

Las organizaciones y movimientos sociales planteamos las soluciones reales a la crisis climática, basados en principios de justicia ambiental y social, y particularmente de justicia climática. Promovemos la libre determinación territorial y el autogobierno, la soberanía alimentaria, un cambio global de la matriz de energía que lleve al abandono de los combustibles fósiles y de lugar a la soberanía energética (energías renovables, descentralizadas y controladas por las comunidades), y la economía solidaria y feminista. Luchamos por una relación igualitaria entre hombres y mujeres.

Asimismo, la defensa de los bienes comunes pasa por la garantía de una serie de derechos humanos y de la Naturaleza. El cambio de sistema debe implicar una transición justa, a ser construida con los trabajadores y trabajadoras y los pueblos. La transición justa presupone la ampliación del concepto de trabajo, el reconocimiento del trabajo de las mujeres y un equilibrio entre la producción y reproducción, para que esta última no sea una atribución exclusiva de las mujeres.

Esta transición pasa además por la libertad de organización y el derecho a la contratación colectiva, así como por el establecimiento de una amplia red de seguridad y protección social, entendida como un derecho humano, así como de políticas públicas que garanticen formas de trabajo decentes.

De cara a las negociaciones de Naciones Unidas sobre Cambio Climático reclamamos un acuerdo legalmente vinculante, democrático y participativo, basado en los principios de equidad y responsabilidades comunes pero diferenciadas, que limite el aumento de la temperatura mundial a no más de 1,5 grados. Llamamos a los pueblos a movilizarnos para respaldar estas demandas.

Continuamos por los caminos señalados en el Acuerdo de los Pueblos de Cochabamba (abril de 2010), la Declaración de la Cumbre de los Pueblos de Río+20 (junio de 2012) y la declaración de la Pre COP Social de Isla Margarita (julio de 2014). Llamamos a las organizaciones y movimientos sociales de todo el mundo a articularnos y reunir esfuerzos para seguir en este proceso de construcción conjunta y unitaria, que tiene a la Cumbre de los Pueblos en Lima como momento de movilización clave en 2014.

Consideramos que hay algunas instancias fundamentales para fortalecer nuestra articulación: la reunión internacional de organizaciones sociales rumbo a la COP 21 que se hace este mes en París, las movilizaciones en Nueva York frente a la Cumbre sobre el Clima y la Conferencia Mundial sobre los Pueblos Indígenas de ONU en septiembre, las jornadas mundiales por el trabajo decente que realizan las centrales sindicales en octubre, la Pre COP Social de Cambio Climático de Isla Margarita de noviembre, entre otros momentos de convergencia y movilización.

Las organizaciones y movimientos sociales, y redes internacionales aquí presentes, reafirmamos nuestro compromiso de respaldo a la organización de la Cumbre de los Pueblos y nos constituimos en un grupo de apoyo internacional, al que se sumarán otros grupos internacionales y capítulos regionales y nacionales.

Lima, 13 de agosto de 2014.

Firmas iniciales:

  • Confederación Sindical de los Trabajadores y Trabajadoras de las Américas (CSA).
  • Marcha Mundial de las Mujeres.
  • Amigos de la Tierra América Latina y el Caribe (ATALC).
  • La Vía Campesina.
  • Jubileo Sur/Américas.
  • Grupo Carta de Belém.
  • Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo (CLOC).
  • Transnational Institute (TNI).