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Non-mixité (en atelier d’auto-réparation)

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Certains ateliers vélorutionnaires proposent des sessions de réparation en non-mixité réservées aux femmes et trans. De cette question de non-mixité naissent des débats parfois posés de façon violente.

Cette initiative a pour but d’inviter des personnes habituellement écartées des activités mécaniques à venir se salir les mains pour plus d’autonomie dans l’entretien de leur vélo.

La non-mixité n’est pas une fin, mais un moyen d’amener plus de mixité dans les ateliers. Les ateliers non-mixtes sont un outil parmi beaucoup d’autres pour vivre dans une société moins inégalitaire.

Pour réfléchir à la non-mixité

Deux liens :

Un témoignage (novembre 2012) :

À Vélorution Paris, dans le groupe d’orga il y a quelques années, nous n’étions que des garçons ou presque. Nous avons beaucoup réfléchi à cette situation qui s’est équilibrée aujourd’hui, avec comme signe le fait que pour la première fois, c’est une présidentE que nous avons éluE pour l’association, et la Grand Chambre (à air) - nouveau nom adopté pour le Conseil d’administration - est paritaire 9 filles/9 garçons. Ça a pris des années, et on ne peut pas forcément donner la recette suivie pour y arriver. C’est arrivé. Ce qu’on sait, c’est que nous avons toujours essayé de favoriser un certain climat pour cela. Dans la façon de tenir les réunions, dans les comportements, dans les discussions. Aujourd’hui, si tu vas à l’atelier, c’est frappant de voir qu’il y a beaucoup de filles qui l’animent. Mais rien n’est jamais acquis. Un groupe de filles au sein du groupe d’organisation a réfléchi et a expliqué à tou·te·s que pour favoriser l’émergence de bénévoles filles compétentes à l’atelier, qui manquent aujourd’hui si on cherche un groupe globalement équilibré F/G, elles pensent que le meilleur moyen est d’avoir des moments d’auto-apprentissage en non-mixité. Les mécanismes de la domination masculine sont subtils et parfois inconscients, même chez les plus sensibles. Et la domination est souvent dans ce sens-là, presque jamais dans l’autre. Il est donc parfois souhaitable, temporairement, de favoriser des moments de non-mixité filles pour permettre une meilleure mixité ensuite. D’où la décision collective que nous avons prise et qui s’est traduite par l’invitation à rejoindre ce groupe d’apprentissage à la mécanique vélo.

Un autre témoignage (réponse à une objection - janvier 2015) :

Il n’y a pas de problème particulier dans les ateliers mixtes mais on y retrouve des problématiques structurelles de la société liées au genre bien profondément ancrées dans les mentalités.
La mécanique est un domaine traditionnellement lié au masculin : les hommes sont sur-représentés dans les filières techniques, les femmes sont sur-représentées dans le domaine du soin à la personne.
On éduque les petits garçons à construire et occuper l’espace : légos, foot, etc. et les petites filles à jouer à la dînette, à la barbie.
Pensez-vous que les femmes ont des dispositions naturelles à se mettre du vernis à ongle ? que les hommes sont naturellement plus fort ? qu’est-ce qui explique selon vous que le travail mécanique salissant et physique est traditionnellement dédié aux hommes ?
Regardez la composition des CA des grandes entreprises qui dirigent le monde marchant, une majorité écrasante d’hommes blanc quinquagénaires.
Si cet ordre du monde vous convient, tant mieux. ce n’est pas mon cas. Si vous pensez que comparer les inégalités de sexe et de race relèvent de la malhonnêteté intellectuelle alors je ne peux rien pour vous.
Certaines femmes rencontrent des problématiques liées à leur genre dans les ateliers mécaniques. Comme tout espace public, l’atelier est majoritairement peuplé d’hommes. Les volontaires en aide mécanique sont majoritairement des hommes. Les hommes stationnent, occupent l’espace, pendant que les femmes passent. Une étude menée par l’Heureux-Cyclage sur les adhésions dans les ateliers de réparation participative montre que si les femmes sont aussi nombreuse que les hommes à la primo adhésion, elles sont beaucoup moins nombreuses à renouveler leur adhésion.
Personnellement, j’ai été très mal à l’aise les premières fois que je suis allée dans un atelier et je n’ai pas pensé que c’était à cause de mon genre sur le moment.
Le but des ateliers non-mixtes est de mettre en lumière ces problématiques féministes et de donner aux femmes confiance en elles même en montrant qu’on est capable de réparer aussi bien que les hommes, sans leur supervision.

Pour prolonger